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ChromaCure : un traitement contre les tumeurs agressives

August 23rd 2018

Une nouvelle spin-off va bientôt venir s’installer au Biopark. Fondée par le Pr Cédric Blanpain, ChromaCure veut trouver un nouveau traitement contre les tumeurs agressives dans les six ans qui viennent.

Mélanome, cancers du pancréas ou du poumon… La progression de ces cancers est réputée particulièrement fulgurante. Ce sont souvent des tumeurs agressives et invasives. Certes, ces dernières années, de nouveaux traitements (immunothérapie, thérapies ciblées, etc.) ont vu le jour. Mais ils ne sont pas efficaces chez tout le monde. Le pronostic de la plupart des patients atteints de cancers agressifs reste sombre. Trouver de nouveaux traitements pour eux est donc un enjeu crucial.

Un gène de l’agressivité

Le Pr Cédric Blanpain dirige le laboratoire de l’ULB qui étudie les cellules souches et le cancer. Il y a une dizaine d’années, son équipe a identifié un gène qui s’exprime abondamment dans les cellules des tumeurs agressives. « C’est un gène qui ne s’exprime pas du tout dans les tumeurs bénignes ; il vient avec l’agressivité », explique-t-il. « Depuis cinq ans, nous pensons que c’est une cible vraiment intéressante. Car ce gène est essentiel dans le développement tumoral. Quand on le supprime, la tumeur fond comme neige au soleil… »

À la recherche d’inhibiteurs

Reste à trouver quelle molécule ou famille de molécules pourrait inhiber ce gène de l’agressivité. C’est la raison d’être de ChromaCure, la spin-off officiellement créée en 2018 par le Pr Blanpain : screener des milliers de petites molécules via des tests cellulaires afin de découvrir un bon inhibiteur. Le chercheur est confiant : « Grâce à notre compréhension du mécanisme du gène, nous pensons que cet inhibiteur fonctionnera différemment de l’immunothérapie ou de la chimiothérapie », explique le Pr Blanpain. « Selon les cas, il pourra être administré seul, en monothérapie, ou en combinaison avec d’autres traitements. »

Un traitement d’ici 2024 ?

Grâce aux 17 millions d’euros d’investissements récemment récoltés par ChromaCure, la campagne de screening de molécules peut d’ores et déjà commencer. « Notre ambition : trouver une molécule efficace et sans danger pour l’homme », explique le Dr Jalal Vakili, nouveau CEO de ChromaCure. « Concrètement, nous voulons avoir une nouvelle molécule prête pour un essai clinique de phase 1 à l’horizon 2024. » Un espoir pour les patients atteints de cancers agressifs.

Notes :
(1) Avant de pouvoir espérer être mis sur le marché, un nouveau médicament doit passer par 3 phases d’essais cliniques.