Back
Évaluer sérieusement les médicaments vétérinaires
Le Biopark accueille depuis peu une nouvelle start-up : BoneVet. Son objectif : mettre au point, évaluer cliniquement et commercialiser des traitements vétérinaires prometteurs. Rencontre express avec Enrico Bastianelli, CEO de BoneVet.
Vous avez dirigé Bone Therapeutics pendant 10 ans. Comment passe-t-on des traitements pour l’homme aux médicaments vétérinaires ?
Enrico Bastianelli :
« Tout développement de médicament pour l’homme passe par une phase de test animal. Or, certains produits développés chez Bone Therapeutics se sont montrés efficaces sur les petits animaux de laboratoire. Nous pensons donc qu’ils seraient tout à fait indiqués pour traiter certains troubles ostéoarticulaires chez les animaux de compagnie. »Ce type de médicament n’existe-t-il pas déjà ?
« Certains produits existent en effet, mais la réglementation sur les produits vétérinaires est moins stricte et plus floue que pour les médicaments à usage humain. Dans les applications ostéoarticulaires, les produits actuellement disponibles ont été peu validés ou n’ont pas démontré une réelle efficacité au travers d’études cliniques bien menées. Or, les vétérinaires sont demandeurs de médicaments qui ont été évalués sérieusement. C’est tout le sens de la démarche de BoneVet : organiser des essais cliniques dans les règles de l’art. Notre objectif étant, à terme, de constituer un portefeuille de produits vétérinaires innovants et de les commercialiser. » Comment et avec qui allez-vous organiser ces essais cliniques ?
« Dans un premier temps, nous collaborons avec le CER Groupe de Marloie pour la phase préclinique. Une fois les médicaments mis au point et manufacturés, nous allons travailler avec plusieurs centres de médecine vétérinaire : les universités de Liège et de Gand ainsi que des centres situés en France, comme l’école vétérinaire de Nantes. L’objectif étant de constituer des cohortes significatives de sujets pour nos essais cliniques. » Quelles sont les indications des 2 premiers produits sur lesquels vous travaillez ?
« Le premier médicament vise à prévenir et traiter les lésions ligamentaires et tendineuses – particulièrement les lésions des ligaments croisés du genou dont souffrent de nombreux chiens. Le second est un produit d’aide à la reconstruction osseuse. En effet, les chirurgies chez l’animal sont souvent très interventionnelles. Un “coup de pouce” pour reconstruire l’os accélérerait la guérison. » Au niveau des délais, quels sont vos objectifs ?
« Nous devrions démarrer le premier essai clinique début 2019. Si tout se passe bien, nous espérons pouvoir mettre nos premiers produits sur le marché d’ici 3 à 5 ans. Ce qui est rapide comparé aux délais des médicaments à usage humain ! »